Babyboom : Les hauts et les bas de Sophie

Comme plusieurs enfants, j’ai eu un passé difficile. À 12 ans, j’ai demandé à être placée dans une famille d’accueil. Ça n’a pas bien fonctionné et cela n’a créé en moi que rage et révolte. À 14 ans, mes parents se sont enfin séparés. J’ai pu retourner chez ma mère. Mais, se faire donner des ordres par une mère qui n’avait pas été présente pendant un petit bout de ma vie me paraissait dur à accepter. Je n’étais bien nulle part. La drogue me faisait vivre et dissimulait ce que je ressentais. La rage m’accompagnait chaque jour.

Cette année-là, j’ai connu La Dauphine. J’ai pu manger et me reposer. Il y avait des gens pour m’écouter. J’y prenais le strict minimum et refusais toute aide. Pourquoi, eux, m’auraient-ils aidée plus que les autres? Dormir partout, boire ou me geler pour passer les nuits me suffisaient.

Une certaine nuit de mars 2004, j’avais 17 ans, je dormais dehors à côté d’un feu, et cette fois-là, je ne pensais pas m’en tirer. Le matin venu, je me demandais si j’allais boire ou me geler quand j’ai compris que j’en avais assez. Je savais que le centre d’accueil ne me convenait pas, ni aucune famille ou foyer d’accueil, je voulais faire ma vie. Je suis retournée à La Dauphine rencontrer la conseillère en emploi dans le but de faire mon curriculum vitae. Elle m’a proposé le projet Solidarité Jeunesse et a fait la demande pour que je puisse y participer.

Après un mois et demi, j’ai eu mon premier appartement. La Dauphine m’a aidée à trouver des meubles et à m’installer. Ils m’ont dirigé vers des ressources et ont continué de me supporter. Je partais de loin, croyez-moi. Mais, ils étaient là pour moi, j’avais trouvé ma famille. Solijeu fini, je suis retournée à l’École de la Rue. J’ai complété mon secondaire beaucoup plus vite que je ne l’avais pensé et en plus, je mangeais à chaque jour. La Dauphine prenait soin de moi.

L’année dernière, je suis tombée enceinte. Heureusement, La Dauphine avait un autre programme pour m’aider : Babyboom. Je peux vous dire que c’est merveilleux. Je n’ai que du bon et du positif en ce qui concerne l’aide que j’ai reçue pour les rendez-vous, les papiers, l’écoute, les conseils, et ce, pendant et après ma grossesse.

Aujourd’hui, j’ai 21 ans. Je reparle à ma mère…en fait, c’est ma meilleure amie. J’ai un copain depuis trois ans et un merveilleux bébé. Je ne consomme plus depuis trois ans et j’aime la vie plus que tout. Je ne suis plus retournée dans la rue. Aujourd’hui, je vis une vie normale. Sans l’aide, le support et le soutien que m’a apporté La Dauphine, je ne serais pas là pour vous décrire ce bout de ma vie. Si mon fils venait à traverser une mauvaise passe comme moi, je ferais entièrement confiance à La Dauphine. Ça vaut la peine de l’encourager. Le personnel m’a montré le chemin, je me suis vraiment prise en main.

Merci La Dauphine!