Témoignage d’une enseignante à l’École de la Rue

J’ai joint l’École de la Rue en août 2006. Depuis, tout comme mon collègue de mathématiques, j’y reviens chaque année. Au fil du temps, une complicité s’est développée au sein de l’équipe. Nos rencontres hebdomadaires constituent un formidable lieu d’échanges où le suivi et la réussite des jeunes sont à l’avant-plan. Cet outil précieux oriente nos interventions, je l’apprécie d’autant plus qu’il n’a pas d’équivalent dans les centres aux adultes où j’ai déjà travaillé. L’opinion de chacun est respectée et les décisions sont vite mises en application, une autre spécificité de notre école. L’encadrement des jeunes s’en trouve bonifié. L’École de la Rue se distingue aussi par son atmosphère chaleureuse : l’odeur du café, les murs de pierres, la luminosité des locaux, mais surtout, surtout, par l’accueil et le respect de ceux qui la fréquentent. La taille restreinte des groupes, un élément clé de la réussite, permet une approche encore plus personnalisée. Notre rôle d’enseignant s’élargit : les discussions avec nos élèves autour de leurs champs d’intérêt et de leurs aptitudes permettent d’amorcer une réflexion sur leur objectif professionnel. La pédagogie de la valorisation, si chère à sœur Cécile, est toujours bien vivante. Les résultats sont tangibles : les jeunes reprennent confiance en eux, réussissent. Je trouve stimulant de travailler dans un tel contexte.

Céline Brulotte, enseignante de français et d’histoire